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La première semaine de décembre, une grande étape a été franchie : le MFT (Muon Forward Tracker) a été installé au sein de l’expérience ALICE (LHC, CERN). Il s’agit d’un tout nouveau trajectographe qui permettra d’étendre le programme de physique associé au spectromètre à muons. La photo montre le MFT en place autour du tube faisceau du LHC. Le détecteur est un cône de 60cm de diamètre et de 40cm de longueur ; les collisions auront lieu 40cm devant le détecteur. Subatech a eu la responsabilité et a tenu un rôle crucial sur plusieurs parties du MFT : les circuits imprimés flexibles (bandes vertes sur la photo) qui permettent d’alimenter, de lire et de contrôler les capteurs à pixels en silicium, toute la mécanique du cœur du détecteur (les disques de support des capteurs, le système de refroidissement et la structure cônique maintenant ces disques) avec l’intégration associée, le système d’alimentation électrique des capteurs et toutes les étapes d’assemblage.
Avec cette étape cruciale passée, démarre la période de mise en route du détecteur et de son intégration dans l’environnement d’ALICE pour le faire fonctionner avec les autres détecteurs de l’expérience. Les premières collisions du Run 3 du LHC sont attendues pour février 2022. Un grand merci à tout le personnel technique du labo ayant contribué à ce projet depuis 2011 et sans qui le MFT n’aurait pas pu exister.
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En juin ont eu lieu les premiers tests sous faisceau du MFT auprès du PS (CERN), délivrant des pions/muons de 6 GeV/c. Nous avons pu prendre des données avec un disque quasiment dans sa version finale; seuls manquaient l’électronique de readout et le système de contrôle des services (slow control et refroidissement). Ces premiers tests ont demandé un effort intense de la part des laboratoires impliqués : Subatech (mécanique, électronique d’alimentation, code d’analyse), l’Irfu (système d'acquisition de données du MFT et du télescope) et l’IPNL (collage des échelles et caractérisation du disque). Ce travail a permis de remplir l'objectif primaire (lecture de capteurs sous faisceau avec trigger) mais aussi secondaire (capacité à faire de la trajectographie).
L’analyse des données est en cours afin d’extraire les performances des capteurs du MFT (résolution spatiale, efficacité, etc.). Nous commençons à apprivoiser notre nouveau détecteur. Un autre test sous faisceau est envisagé en octobre prochain, dernière fenêtre avant l’arrêt pour 2 ans de tous les accélérateurs du CERN.